Depuis quelques semaines, un nouveau venu dans la cour des logiciels de traitement est arrivé. Il s'agit d'autostakkert2 (oui, vous avez bien lu "2"... Le "1" a dû passer aux oubliettes...) Voici
donc ma première expérience de ce logiciel. Cet article sera peut-être suivi plus tard d'un complément au gré de mes tests.
Pour commencer, il faut d'abord parler de l'acquisition, étape non négligeable dans cet article.
Pour les acquisitions avec la caméra PLa-Mx de chez I-Nova, qui peut capturer en 8 ou 12 bits, j'utilise l'utilitaire founi avec à savoir PLx Capture.
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Les films sont capturés en 12 bits, compatible Lumenera. Mais ce n'est pas lisible directement par Autostakkert. Celui-ci peut ouvrir des films SER et AVI en 8 ou 16 bits, mais pas mes 12 bits de
la PLa Mx... Il faut donc convertir... Et pour convertir, j'ai deux étapes à passer. D'abord avec Batch Processing, une application livrée avec PLx Capture. Cette application est cencée prendre
une liste de films à convertir et les convertir comme il faut, avec les réglages voulus... Ce qui n'est évidemment pas le cas !! Ce serait trop simple... ;)) Je dois donc faire les conversions
film par film... D'un film à l'autre, certains réglages ne restent pas. A l'issue de cette étape, je récupère un répertoire plein d'images que je n'ai plus qu'à réassembler en films AVI avec
Virtual Dub.
Donc première étape Batch Processing :
Voici mes réglages de départ, avant que je teste Autostakkert :
Cela me donnait un écran principal suivant :
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Après beaucoup de déboires de conversion, je me suis rendu compte qu'il fallait décocher une case magique. Dans l'onglet Options, il faut décocher "Normalize 12 bits to 16 bits".
J'ai l'impression qu'il ne normalise pas comme il faut. Je décoche aussi "Preview images..." pour alléger les ressources processeur.
Ce qui donne :
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Retour dans l'onglet principal. Je choisir le format PNG, qui accepte le 16 bits, et qui est lu par Virtual dub, ce qui n'est pas le cas du TIFF... On ne va pas non plus choisir le FITS (sauf si
on voulait travailler avec Iris, ce qui n'est pas le cas dans le présent article)... Et comme je travaille en 12 bits, pas d'accès permis au BMP et au JPG. Normal... Reste plus qu'à lancer la
conversion. Et répéter pour tous les films à traiter.
Deuxième étape Virtual Dub :
Maintenant que j'ai un répertoire rempli d'images PNG, reste plus qu'à réassembler le tout. Pour cela, on charge la première image, et ensuite on choisit "Save as AVI", "ok" et c'est tout. Je
récupère ainsi ma liste de films AVI prêts à être traités avec Autostakkert.
Beaucoup de temps de préparation, mais j'espère que ce Autostakkert tient ses promesses en termes de performances et rapidité !!!
Passons donc maintenant à la partie la plus importante, Autostakkert :
Tout d'abord, on découvre une interface très simplifiée (par rapport en tout cas aux concurrents) avec trois étapes claires. On ouvre, on analyse, on finalise. C'est on ne peut plus simple... Il
existe déjà pas mal de docs et tutoriaux sur le net pour ce logiciel. Personnellement je me suis basé sur celui de mon ami Jean-Louis, simple clair et didactique (voir le lien dans la rubrique...
Liens... comme par hasard...)
Dans ce cas, j'ai filmé une tache, mais j'ai aussi effectué une PLU. Nous allons donc commencer par nous occuper de la PLU pour ensuite la charger pour les traitements. Donc première étape, je
charge mon film fraîchement converti en cliquant sur 1) Open puis en choisissant le film à traiter. Pour l'instant, comme je travaille sur une tache solaire, je coche "surface" et "crop", ce qui
permet d'éliminer les bords accidentés du traitement, qu'on couperait de toute façon après dans Photoshop. Ensuite, dans le menu "Image Calibration", je clique sur "Create Master Flat" et je
donne un nom à ma PLU. Et c'est tout. Pour le film à traiter proprement dit, on recommence par charger le film et régler les paramètres, sans oublier de charger la PLU, dans le menu "Image
calibration" toujours, en cliquant sur "Load Master Flat". Pour le Quality Estimator, c'est "gradient" qui est coché, et je n'ai pas d'autre choix ("Edge" est grisé... Il n'est disponible que
quand on choisit "Planet" à la place de "Surface" ). Vient ensuite le "Noise robust". C'est le moyen d'indiquer au logiciel la qualité du film, 1 étant très bon, et 6 franchement très moyen. Pour
ce film, j'ai choisi 4. A savoir que sur un Centrino Duo avec 2 Go de Ram, ça m'a demandé plus de 4 heures de traitement pour un film de 1300 images... Plus ce paramètre diminue, et plus le temps
de traitement s'écourte. On en revient à l'adage des débuts : Un bon film pour de bonnes images. Si vous capturez un film moyen, vous aurez besoin de beaucoup de ressources et de savoir-faire
pour en tirer une bonne image. Et pour la "Reference frame", "autosize" est déjà coché, je n'y touche pas. Dernière chose à faire, c'es désigner l'élément de l'image qui servira de référence pour
le traitement. Pour ce faire, on passe à l'autre fenêtre qui s'est ouverte lors du chargement du film, et en maintenant CTRL, on clique sur la zone choisie.
Enfin, on clique sur 2) Analyse. Ce qui est la deuxième étape. L'analyse est somme toute assez rapide. Ce qui vient ensuite l'est beaucoup moins.
Troisième étape, le traitement. Pour cette troisième partie, nous avons encore deux ou trois ajustements à faire avant de lancer le traitement. tout d'abord dans la deuxième fenêtre, qui s'ouvre
dès le chargement du film, il faut déterminer "AP size", qui est la taille de chaque zone de traitement de l'image. Plus c'est petit et plus ce sera précis, mais plus il y en aura, et le
traitement en sera d'autant plus long. Il faut donc bien réfléchir à ce paramètre, en fonction de la qualité du film. Personnellement, j'ai pris la taille la plus petite proposée, soit 25. Puis
on les affiche sur l'image avec le bouton "Place APs in grid". On peut ensuite revoir les paramètres si ceux-ci ne conviennent pas et raffraichir l'affichage en rappuyant sur "Place APs in Grid".
Au passage MinBright permet de choisir les zones où on ne veut pas de zones de traitement. Ce paramètre indique l'intensité lumineuse à partir de laquelle on place des zones. Utile notamment pour
les protubérances, car on n'a pas besoin de s'occuper du fond de ciel, par exemple. On abordera ce sujet plus tard. En haut, "Multiple Map" est coché, on le garde (c'est un des intérêts du
logiciel, on va tout de même pas s'en passer...). Ensuite, dans la fenêtre principale, on choisit le format (ici, le TIFF, format pratique pour la suite), et le nombre d'images à garder. J'ai
choisit les 20% meilleures. On garde "HQ refine", et pas de drizzle. Pour l'instant je ne cherche pas à agrandir mes images, je veux simplement les traiter à leur taille d'origine. Je n'ai pas
une qualité de film qui pourrait me permettre de les agrandir. Le paramètre "sharpened images" m'est inconnu pour l'instant. J'en ferai un test dans un deuxième temps.
Il ne reste plus qu'à cliquer sur 3) Stack, et partir faire un tour...
Quand tout est fini, on obtient une image non finalisée. Reste à appliquer des ondelettes, masque flou ou les deux, suivant les goûts. Pour ma part, pour ce test, j'ai utilisé Registax pour
appliquer des ondelettes (deux fois en fait, une première fois assez sévère sur le niveau 1, et une deuxième fois ensuite toujours sur le niveau 1 mais plus léger). Voici la comparaison. Tout
d'abord le traitement Registax direct, suivi de la version Autostakkert.
Pour Registax et Autostakkert, j'ai centré le traitement sur la tache. Ensuite, la grosse différence que je vois est sur le pourtour, où la surface est plus fine avec Autstakkert que Registax.
Pour le reste, ce n'est pas super flagrant.
Par la suite, j'ai testé d'autres réglages. "Sharpened Images" permet de rajouter dans le répertoire de destination une version traitée du résultat (un unsharp mask je pense), mais il n'y a aucun
réglage possible, à part un dosage entre l'image originale et l'image traitée apparemment. Bizarre comme réglage, mais bon... D'autre part, ce qui pèse sur le traitement et les ressources
processeur, c'est le nombre d'AP, les zones de traitement sur l'image. On peut régler le nombre en jouant sur la taille et sur MinBright. Par contre, apparemment le paramètre Noise robust n'a pas
l'air de beaucoup influer sur la durée du traitement... Ne jouerait-il pas plutôt d'ailleurs sur le bruit de l'image plus que sur la qualité d'un film du point de vue de la turbulence ?... A voir
avec de plus amples tests.
Petite note de mise à jour : Je viens de faire un test malgré moi. J'ai oublié de charger la PLU. Du coup, j'ai pu me rendre compte que la PLU ralentit aussi beaucoup les calculs d'alignement (au
lieu de passer 3 ou 4 heures à attendre, les calculs ont été faits en moins d'une demi-heure...) Donc, il ne reste plus qu'à avoir un capteur nickel !!! ;)))